À l’inverse, avec le bricolage, ce n’est pas la fin qui justifie les moyens, ce sont les moyens qui déterminent la fin. On doit faire avec les moyens du bord, les choses qui nous sont déjà données, qui nous entourent, dont nous faisons partie : humains et non-humains, vivants et non-vivants, choses… C’est peut-être moins satisfaisant intellectuellement que de se dire : « Voilà le meilleur des mondes, on y va tout droit ! » Mais c’est pour moi la seule façon de sortir du schéma de pensée moderne qui nous a menés droit dans le mur.
https://usbeketrica.com/fr/article/il...ir-du-regne-de-la-logique-d-ingenieur
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Il existe une voie concrète par laquelle nous pourrions le faire : en travaillant comme des bricoleurs. A l’inverse du processus, le bricoleur fait du travail une action libre dans la mesure où, s’il se fixe un but visé comme effet prévisible, il laisse toujours ouverte la possibilité, pour les circonstances incertaines de le détourner de ce but. Bricoler, c’est préférer le tâtonnement à la tâche, la coopération à l’exécution des ordres, et l’improvisation créative au programme abstrait. Bricoler suppose de tenir compte de la situation, du contexte, et des matériaux – aléatoires - dont on dispose. Cela suppose aussi d’accepter humblement que des erreurs ou des accidents – des incertitudes ! - se logent dans la fabrication (un défaut ou du retard, par exemple), en préférant toujours les moyens aux fins. En décidant de travailler comme des bricoleurs, nous pourrions laisser l’incertitude reprendre ses droits dans le travail et espérer - peut-être ? - nous donner une chance de répondre aux défis humains et écologiques qui nous attendent aujourd’hui.
https://www.media.thinkers-doers.com/...nge-the-way-we-work-by-fanny-lederlin
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